Une femme agonise. Elle accuse son mari de l'avoir frappée à coups de rasoir. L'homme nie énergiquement..
Lisez donc ci-dessous, l'histoire qui a animé cette ville si paisible
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"Non loin de Lillers, un petit
village qui est habité mi-partie par des mineurs, mi-partie par des
cultivateurs, n'attire pas souvent l'attention publique par des faits
exceptionnels. On y vit d'ordinaire tranquillement et prosaïquement.
c'est Allouagne.
Or, depuis quelque temps, le ménage VALOUR-VASSEUR défrayait la chronique par ses disputes et ces scènes violentes.
La présentation du couple est nécessaire lui Henri VALOUR âgé de 44 ans et né à Sains-lès-Pernes *, il travaille aux usines de la centrale de
Chocques et entre temps cultive quelques lopins de terre.
On le dit un peu sournois en temps normal et aussi aimant
par trop souvent à lever le coude jusqu'à être devenu alcoolique.
Elle, Clémence
VASSEUR** a 33 ans, elle est née, en effet, à Allouagne le 05 octobre 1896. Avant la guerre, elle
se fiança avec un jeune homme de la localité dont elle eut un enfant environ.
Actuellement âgé de 16 ans environ malheureusement le fiancé trouva dans la
grande tourmentent la mort ensuite l'oubli.
Henri VALOUR, plus âgé de onze ans que Clémence VASSEUR le
remplaça. Le mariage eut lieu le 13 décembre 1919***, un an à peine après l'armistice.
Un ménage d'enfer
Depuis lors, ce fut dans le ménage une nouvelle guerre intestine
qui éclata.
Le mari, on le sait, aimait à boire. La femme était, elle, très
avare et acariâtre. Le bon accord ne pouvait durer.
Une fillette, Julienne, âgée de 5 ans aujourd'hui, aurait dû
rapprocher les époux semble-t-il, il n'en fut rien cependant.
Les disputes, toujours causées par des questions d'intérêts, lui
dépensant son argent à boire pour noyer son chagrin disent ses amis ; elle
voulant thésauriser lui en refusant, rognant sur tout, les disputes devinrent de
plus en plus fréquentes, à tel point que le fils de Madame VALOUR avait dû
quitter le domicile de ses parents.
Dernièrement, le 27 juillet exactement, Madame
VALOUR porter plainte à la gendarmerie de Lillers contre son mari, pour coups.
Au
cours de la scène de violence le mari prétends même s'être blessé avec un verre
à la main droite alors que la femme affirme que c'était avec un rasoir dont il
voulait la frapper.
Le drame
Mercredi 31 juillet, vers midi 30, des cris mettaient en émoi la
rue des Barbarins, une fillette de 5 ans la petite Julienne criait en pleurant que
sa mère mourait. Les voisins accoururent. Dans la cour, précédant la maison
d'habitation, un corps de logis composé de 3 pièces au rez-de-chaussée avec une
fosse à fumier et des dépendances, buanderie, clapier et autour dans la cour à
l'angle du mur non loin d'un petit porche donnant accès par une porte charretière
sur la rue, une femme gisait dans une flaque de sang.
Voici ce que nous avons pu apprendre au cours de notre
enquête sur place.
VALOUR, qui à cause de sa blessure à la main ne travaillait
pas, était aller dans le village pendant la matinée pour vendre du blé qu'il ne
pouvait fauche.
Il revint vers midi et s'arrêta chez un voisin monsieur Louis VINCENT, on y mettait le couvert Madame VINCENT lui dit : "ta petite fille
vient de venir te chercher, la paix est sans doute conclut. va voir VALOUR sortir et rentra chez lui une dispute aurait aussitôt éclaté peu après il
rentrait chez les époux VINCENT en déclarant" Ah oui la paix est faite, elle
m'accuse de lui avoir volé 3000 francs alors je suis partie pour ne pas me
disputer".
On l'invite à partager le repas frugal et à manger la
soupe.
Oui dit-il j'accepte il y a longtemps que j'en ai mangé.
Il se mit donc à table.
Quelques minutes après, comme Mme Vincent lui coupait un
morceau de viande, la petite julienne et une voisine vinrent demander du secours.
Tout le monde se rendit chez VALOUR et, lui-même, aida à
transporter sa femme sur un lit, tandis qu'on allait prévenir en toute hâte
M.le docteur DELAHOUSSE.
Madame VALOUR avait reçu 2 coups de rasoir au ventre et un 3e
à la gorge tels sont les faits.
Une version.
Pouvant encore balbutier quelques mots, la pauvre femme
déclara que son mari lui ayant réclamé de l'argent, elle s'était sauvée dans la
cour, qui l'avait poursuivi et frappé avec un rasoir.
Ici, un détail assez troublant : Ni la robe ni le jupon ni la
chemise n'étaient coupés. !
On crut et tout permet de le croire le mari coupable. La
gendarmerie de Lillers fut prévenu. Le chef de brigade, Mr DEVOS et les
gendarmes CHAULY et BAILLY se rendirent en toute hâte à Allouagne pour
commencer leur enquête, non sans avoir prévenu le parquet de Béthune.
Ils gardèrent à vue VALOUR.
2e son de cloche
VALOUR, très calme lorsque nous l'avons vu déclare fermement
que les choses ne se sont pas passées comme le déclarent sa femme.
Sur l'invitation de Madame VINCENT, il s'était bien rendu
chez lui à midi et quart.
Son épouse lui aurait aussitôt cherché dispute l'accusant de
lui avoir volé de l'argent. Pour éviter une scène, il serait sorti aussitôt pour
aller manger la soupe chez les époux Vincent et comme eux n'aurait été prévenu
que par sa fille et la voisine.
Comme on le voit, il nie catégoriquement avoir frappé sa
femme de 3 coups de rasoir.
Il faut donc attendre, pour être fixé sur ce pénible drame
de famille, soit qu'il s'agisse d'une tentative de meurtre ou d'une
tentative de suicide.
M. BLANC, juge d'instruction, et M. GUILLOT, substitut, se sont rendus à Allouagne pour enquêter.
VALOUR, maintenu à la disposition de la justice, sera écroué à
la maison d'arrêt de Béthune.
Nous aurons sans doute l'occasion de revenir sur cette
affaire troublante et mystérieuse sur plusieurs point.
Charles PUEL
http://archivesenligne.pasdecalais.fr/ark:/64297/709015d24503e08a839f45ab166c7d52
http://archivesenligne.pasdecalais.fr/ark:/64297/92712f4536e14d0eb773046cb7426609
Décédé à Gonnehem le 10/02/1946
** Acte de naissance Clémence VASSEUR
Acte de naissance indisponible sur le site des archives d'Allouagne
Acte indisponible sur le site des archives d'Allouagne
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