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ROUVROY-NOUMEA - Le Grand Echo du Nord de la France - 12 décembre 1929


Le « Grand Echo » au secours des pauvres gens
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A l'occasion de notre « Grand Concours des amusements », le « Grand écho du Nord » avait fait remettre à M.M. les préfets du Nord et du Pas-de-Calais une somme globale de 10 000 francs pour les familles nécessiteuses.
Les 5000 francs pour le Nord ont été répartis cet été à de pauvres gens dont nous avons dit la détresse et les qualités.
Les 5000 francs pour le Pas-de-Calais viennent d'être également répartis par les soins de monsieur PEYTRAL, préfet du Pas-de-Calais.
La première prime - de 1000 francs - a été accordée à la famille MAES-CANDA de Rouvroy.
Elle ne pouvait aller à une famille plus malheureuse et nous nous faisons un devoir de mettre sous les yeux de nos lecteurs ce récit de la visite faite à la pauvre et triste maison par notre envoyé spécial.




A ROUVROY-NOUMEA


La famille la famille MAES-CANDA de Rouvroy Nouméa à qui la première prime de 1000 francs de notre grand concours des amusements et distractions a été attribué et tout à fait digne d'intérêt.
Le père, Henri MAES, ni en 1886 à Roubaix. Il a mère Angèle CANDA né à Douvrin en 1885 annule de leur réunion 7 enfants.
Adeline ,17 ans, trieuse à la fosse 2 des mines de Drocourt : Henri, 15 ans et demi, galibots à la fosse 6 des mines de Dourges : César a 10 ans et sa sœur jumelle Gertrude : Thérèse 9 ans à Voltaire 5 ans et Bernadette 3 ans.
Quand ils se marièrent, Madame MAES amena avec elle 3 enfants d'un autre lit, actuellement marié.
Depuis plus d'un an, le père est malade et ne travaille pas. Il touchait auparavant quelque secours qu'il n'a plus aujourd'hui.
Cette famille de 9 bouches na pour s'alimenter que le salaire d'Henri et de Adeline. Or depuis mercredi dernier Henri et blessé. On juge d'ici la misère noire qui sévit au foyer.
Notre visite 
Nous nous sommes rendus à Rouvroy Nouméa 13 BD d les usines le temps est mauvais la pluie pousser par un violent flagelle les vitres de notre voiture.
Après quelques kilomètres dans la boue nous stoppons devant une maison des mines qui fait partie d'un corps sale et uniforme. 
Nous entrons ils ont et immédiatement une impression de misère de froid et de faim nous saisit
Dans une pièce ou les jeux des gosses ont laissé des traces al un gamin je serais tout à l'heure qu'il à bientôt 16 ans répare une bicyclette.
Dans un coin un feu marche mais sa maigre flamme ne parvient pas à mettre un peu de chaleur entre ces 4 murs non tapissé d'un blanc immaculé par le temps et la poussière et qui à défaut de papier peint et littéralement recouvert de cadres et de chrome 
Un gamin de 5 ans le dos grelottant sous un lambeau de laine jeter à la hâte par son plus grand frère chauffer ses petits pieds nus je le dis bien nus sous la fonte du feu.
Il tourne vers moi un pâle visage et trouve dans l'inconscience de sa jeunesse la force de sourire.À ses côtés une fillette de 3 ans blonde comme Cérès souffle dans la gueulette du feu de toute la force de ses petits poumons dans l'espoir fou d’aviver la flamme.
Souvenirs de notre dernier concours
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Les Parents ne sont pas là.
Dimanche matin, ils ont reçu une dépêche leur annonçant qu'un frère de Madame MAES s s'était noyé dans la Seine. Le malheur les suit pas à pas, tenace.
Ils sont partis à l'enterrement. Oh ! rassurez-vous, cela ne leur coûte pas cher, un des rares avantages actuels d'une famille nombreuses étant de voyager pour presque rien…
L'aîné, qui est blessé, et chargé de veiller sur les mioches. Ce n'est pas dans les compétences de les laver et de les habiller. Il y a bien sa grande sœur… oui, mais elle est à la fosse. Il n'y a plus en ce moment, pour c'est neuf bouches que son salaire.
Les écoles ouvrent leurs portes. 2 petites filles font irruption, apportant, dans leurs cheveux, l'odeur de la tempête. À peine sont-elles couvertes. Je pense qu'elles doivent souffrir !
Il Est vrai que je pense à beaucoup de choses… à leurs joues pâles, à leurs grands yeux cerclés de noir, à leur corps malingre, à leurs jambes fluettes, à leurs poumons étroits.
Je pense à une image qui me frappa comme elle vous frappa tous, l'année dernière : l'image du timbre antituberculeux. Rappelez-vous cet enfant qui ouvrit une fenêtre …Vivre ! Vivre ! avec tout ce que ce désir suppose : bon air, hygiène, bonne nourriture.
Bon air ? Parlons-en ici. Dans cette pièce, ou 4 personnes seraient à l'étroit ? Dans cette chambre ou un lit au paillasse éventré et sans draps voisine avec des ustensiles de toilette ? Dans cette autre chambre ou des grabats, toute la nichée s'endort ? 
De l'hygiène ? dans la promiscuité d'un père malade des poumons, avec une mère qui ne peut pas tout faire, absorbé qu'elle est par son malade et il est tout petit ? dans cette maison ou personne ne peut mettre de l’ordre, même pas la grande sœur, qui, après 8h dans les pierres de charbon, doit se reposer ? Dans cette maison où, l'absence des meubles nécessaires obligent à un effroyable mélange des vêtements, salle et des aliments ?
De la bonne nourriture ? je n'insiste pas. Dans ce taudis glacé, il n'y a rien à manger. Je l'ai vu de mes propres yeux.
Tout à l’heure, deux fillettes retourneront en classe, et suivront la leçon avec des yeux fiévreux et un estomac vide …
Je n'aurais jamais cru que tant de misères fût possible.
L'aîné me donne des explications avec la voix assurée d'un gamin qui sait ce que c'est que le malheur.
Sa misère ne l'étonne plus .il a l’habitude. Comprenez-vous. Seulement, il ne pousse pas. Il est tout petit, tout chétif, et ces frêles ma aurait plus besoin de caresses que de marteau piqueur,
16 ans, ça ?...
Je pars. Je n'ai plus rien à faire là-dedans. Que dirais-je à ces mioches ? Rien. J’ai l'imagination aussi vide que leur estomac.
Caresserais-je les cheveux de ces fillettes. Tapoterai-je la joue de ces mioches ? je n’en n'ai pas le courage…
Répondrais-je au sourire du va-nu-pieds qui cherche toujours auprès du poêle une chaleur absente ?
Non …j'ai les yeux mouillés…
Le prix de 1000 francs qui leur et choix va leur procurer une joie inattendue.
1000 francs ? il y avait longtemps qu'ils n'ont plus compté jusque-là.
1000 francs …mais au fait jusqu’à quand dureront-ils ?
Et ne serait-il pas possible de suppléer à leurs insuffisances par quelques dons en espèces ou en nature que nos lecteurs charitables et ils le sont tous se feraient un plaisir de leur faire parvenir.
Amand MAHIEU 
8 autres primes de 500 francs ont été distribués à des familles dans la gêne, dont nous publierons prochainement la liste.




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